Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/271

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— Marie-Louise est ici ; tu vas la voir, tiens, regarde !…

L’enfant venait d’une autre chambre avec ses petites cousines :

— Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! s’écrie la pauvre folle en se précipitant sur l’enfant qu’elle enlève dans ses bras et couvre de baisers. Marie-Louise ! dit-elle, Marie-Louise ! ta mère va m’aimer ! Je vais être sauvée !… Viens ! je t’emporte sur la côte de sable… Je vais aller te déposer au pied de la croix !… C’est ta mère qui me l’a dit !…

Et elle s’élance vers la porte avec l’enfant dans ses bras. Tout le monde est dans la stupéfaction.

— Arrête ! Geneviève, arrête ! dit M. Lepage, en la retenant par un bras… Attends-moi ! nous nous en irons ensemble.

La folle éclate de rire et serre plus fort la petite qui cherche à s’échapper : Vous ne me l’ôterez plus ! hurle-t-elle, personne ne l’aura ! Je la garderai bien !… Je ne dormirai plus jamais, afin de veiller sur son sommeil !… Mais laissez-moi donc aller, le sable roule au fond de l’abîme, et le monstre m’appelle.