Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/272

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Tous les yeux se fixent sur le maître d’école, qui demeurent comme paralysé par la terreur. La folle regarde par instinct du côté où regardent les autres. Elle aperçoit Racette : Sauvez l’enfant ! sauvez-moi ! sauvez-nous… Il va me la ravir encore ! reprend-elle. Il va la jeter dans la tombe du ruisseau !… J’ai peur ! Sainte mère de Marie-Louise, secourez-moi !… Il sourit !… il m’appelle au fond du gouffre !… Chassez-le donc ! il va souiller vos filles !… Chassez-le donc ! il va ravir vos enfants !… Vous n’aimez donc pas vos filles qui sont pures comme des lis, vos enfants qui ressemblent aux anges ?… Va-t-en ! entends-tu ? va-t-en !…

La fureur s’allume dans ses yeux, ses cheveux se tordent sur sa tête, l’écume de la rage borde ses lèvres comme le rapport de la mer borde le rivage. Bien des personnes tremblent d’effroi. Noémie se serre contre le pèlerin.

— Ne crains rien, dis le jeune homme ; cette fille a aussi une vengeance à tirer du maître d’école.

Quelques-uns disent à Racette de sortir. Marie-Louise demande, de sa petite voix char-