Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/287

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la cave s’était écroulée pendant qu’il était là, sur la berge du ruisseau ; qu’il avait eu envie d’y entrer en passant. Madame Asselin ne put réprimer un cri. Le pèlerin pensa que sa tante s’apitoyait sur le danger qu’il avait couru.

— Ne craignez rien, ma tante, lui dit-il en souriant, vous voyez que je suis sain et sauf.

Eusèbe, prenant la parole, avoua que cela ne le surprenait nullement, vu que la charpente de cette cave était toute pourrie, et que le poteau qui la soutenait au milieu, pliait depuis longtemps sous le poids de la terre. Joseph regarda sa tante avec étonnement. Elle était blanche comme la chaux des cloisons. Un amer soupçon traversa son esprit ; il le chassa comme une mauvaise pensée. Après un moment il demanda à son oncle pourquoi l’on avait creusé, dans le lit du ruisseau, un trou de la forme et de la grandeur d’une fosse.

— Je ne sais pas ce que tu veux dire, répondit l’oncle surpris.

— C’est sans doute la tombe du ruisseau dont parle toujours la folle, reprit le pèlerin.