Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

était une offense envers Dieu, mais parce qu’il menaçait de la compromettre. Elle s’accusait de manque de jugement, d’imprudence, de sottise et d’aveuglement. Il eut été si simple de répondre qu’elle ne savait pas ce qu’il était devenu. Elle n’était nullement tenue de le savoir. Au lieu de cela, la sotte avait dit qu’il était allé au Platon, marchander la terre de Thomas Hamel. Et maintenant si l’on trouvait le cadavre de Racette enterré sous les décombres de la cave avec celui de l’étranger, comment réussirait-elle à convaincre les gens qu’elle ne connaissait rien des projets infâmes des deux assassins ?

Asselin s’endormit. Rarement il s’éveillait avant l’aube. Son sommeil était profond comme la léthargie. Pour le chasser de ses paupières, il fallait un vacarme d’enfer. Madame Asselin se lève doucement, car on craint toujours d’être vu quand on fait une action qui doit être secrète. Elle revêt sa jupe et son mantelet, chausse ses bottines, met son chapeau de paille et, munie d’une pioche, elle s’éloigne de la maison. Vingt minutes après elle arrive au caveau, dans le haut du champ. Elle est tentée de s’en revenir, car elle a peur