Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/314

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— Vous voyez ce que c’est, continue la mère Lozet. Il voulait avoir du bien qui ne lui appartenait pas, et il perd le sien.

— Il a vendu sa terre.

— Oui, mais pour avoir de l’argent comptant, il s’est vu obligé de la vendre à moitié prix.

— Il ne pouvait plus demeurer ici. Le mépris de ses concitoyens l’accablait, et la vie lui serait devenue insupportable, dit madame Bélanger.

— Et sa femme n’osait plus sortir : personne ne la voyait, reprit la mère Chenard.

— La malheureuse ! elle doit beaucoup à la générosité du pèlerin !

— Ses projets criminels se sont tournés contre elle-même.

— Elle s’est prise dans les piéges qu’elle tendait aux autres.

— La main de Dieu se voit dans tout cela.

Les femmes jasaient depuis deux heures, quand un des gamins du voisinage entra, s’écriant : Voilà les gens des noces ! Voilà les gens des noces ! Elles sortirent. Une longue file de voitures montait la route grand train. Un nuage de poussière s’élevait sous