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Page:LeMay - Les épis (poésie fugitives et petits poèmes), 1914.djvu/231

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les épis


Et, puisque tu le veux, notre voix t’en supplie,
Donne-nous, ô Dieu bon ! le pain de chaque jour.
Et pour que notre tâche à tous soit mieux remplie,
Bénis nos fronts mouillés. Le ciel est ton séjour,
Mais partout ici-bas ton pouvoir se révèle.
Dore les lourds épis de la moisson nouvelle,
Pour que le laboureur, à l’hiver, n’ait pas faim.
Donne à l’ouvrier pauvre, et donne au misérable ;
Donne à tous, et nos cœurs, ô Maître secourable !
Sauront t’aimer sans fin.

Pardonnez-nous, Seigneur, nos offenses sans nombre,
Comme nous pardonnons le mal qui nous est fait.
Vous le voulez ainsi. Votre amour n’a point d’ombre
Et la loi du pardon est un divin bienfait.
J’ai souffert l’injustice et j’ai caché ma peine,
Mon âme révoltée étouffera sa haine,
Et je consolerai l’homme dans l’abandon.
Celui-là dira-t-il notre Dieu trop sévère,
Qui sait comment, un jour descendit du calvaire
Le suprême pardon ?

Sur cette terre étrange où tout homme doit vivre,
Il est, vous le savez, plus d’un secret danger :