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Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/74

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Leurs flancs tout écumeux, leurs agrès mutilés !
Sous quels cieux, sur quels flots étaient-ils donc allés ?
Quel astre les conduit vers cet heureux rivage ?
Quel pouvoir les sauva des fureurs de l’orage ?
L’ancre tombe, des pleurs coulent de tous les yeux,
Des pleurs de joie. Un chant s’élève vers les cieux.

Marins, ouvrez vos cœurs à la réjouissance.
Chantez l’hymne sacré de la reconnaissance.
Au Dieu qui vous guida sur les gouffres amers,
Et vous fit déjouer les pièges des enfers,
Chantez un chant d’amour, un refrain d’allégresse !
En vain l’ange maudit à vous nuire s’empresse,
Pour vous le ciel combat ; la victoire est à vous.
Après tant de labeurs le repos sera doux.

Enivrés des parfums de ce sauvage asile,
Vous reprendrez la mer. Vous laisserez cette île
Où vous ont attendu de vaillants compagnons.
Ensemble vous verrez des rivages sans noms,
Que le monde d’hier appelait un problème.
Et vous verrez finir cette lutte suprême
Où vous n’avez pas craint, courageux matelots,
De suivre votre chef, le premier des héros.