Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


C’est une île riante où le coudre fleurit,
Ou sur les arbres verts, maint fruit nouveau mûrit.
Près de ces bords charmants s’arrêtent les navires,
Et le chant des marins alterne avec les rires.
Et septembre est venu. Bientôt des souffles froids,
S’élevant vers le soir, effeuilleront les bois.
Mais l’on entend encor murmurer les fontaines.
Les heures de la nuit sonnent lentes, sereines.
Les arbres sont drapés dans leurs épais manteaux,
Et partout des fruits mûrs couronnent les coteaux.

La nuit qui s’approchait de cette île isolée
Déroula lentement son écharpe étoilée,
Et tout s’enveloppa d’un calme solennel.
Mais, au réveil du jour, pour louer l’Éternel,
Radieux, les oiseaux volant de cime en cime,
Remplirent la forêt d’une oraison sublime,
Et le soleil, sortant de son lit empourpré,
D’un éclat inouï fit resplendir le pré.

Ô le beau jour de fête et de réjouissance !
L’Église, ce jour-là, célébrait ta naissance,
Vierge sainte, qui fus la mère de ton Dieu...
Cartier ne voulut pas s’éloigner de ce lieu