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journée ; mais l’invasion avait été prévue et la famille avait changé de quartier. Deux ans après, il vit un aigle de la même espèce se lever au-dessus d’un enclos, où, quelques jours auparavant on avait tué des Porcs : il arma son fusil, et s’approcha doucement ; l’aigle l’attendit sans paraître effrayé, et mourut sur le champ ; il le dessina, le décrivit et lui donna le nom de Washington. L’hiver suivant il put observer à loisir les mœurs d’un couple de ces animaux. Leur vol est différent de celui de l’aigle à tête blanche : l’Aigle de Washington circonscrit un plus grand espace, et plane plus près de la terre et de l’eau ; quand il fond sur sa proie, il décrit autour d’elle une spirale, qui se rétrécit peu à peu, dans l’intention évidente d’empêcher tout mouvement de retraite, de sa victime ; il ne tombe sur elle qu’à quelques toises de distance, mais il s’élève peu, et son vol forme un angle très-aigu avec la surface de l’eau. »

L’aigle de Washington, tel que peint par Audubon, a fait le désespoir des naturalistes : il paraît qu’il n’existe qu’un seul individu de cette espèce dans les Musées de la Grande République, savoir dans le Musée de Philadelphie. Le professeur Baird nous écrit que tous les individus qu’on lui a envoyés comme étant des aigles de Washington, sur examen ont été reconnus comme des aigles à tête blanche : les scutelles sur les tarses, que leur assigne Audubon, ne se trouvent sur aucun aigle tué sur ce continent et c’est là ce qui embarrasse.

Deux beaux aigles[1] ont été tués au Saguenay l’année dernière : sont-ce des aigles de Washington ? On l’a prétendu.

Dimensions, 43 × 122.


  1. Le Colonel Rhodes en possède un ; l’autre appartient à M. C. Pentland, de Québec.