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LE PINSON À POITRINE BLANCHE.[1]
(White-throated Sparrow.)


Ce Pinson est une des espèces les plus répandues en cette province. Les paysans l’appellent quelquefois, nous ne savons pourquoi, Perdrix de Savane. Il est un peu plus gros que le Pinson chanteur et arrive quinze à dix-huit jours après lui. Sa romance ou mieux, son sifflement aigu, mais agréable, se fait entendre depuis le mois de mai jusqu’en septembre. Les Anglais l’appellent familièrement « Sweet, Sweet, Canada, Canada Bird » parce que son chant ressemble à ces mots. Sa voix, que l’on entend dans tous les bois au printemps, quoique simple, ne laisse pas de plaire. L’oiseau se perche sur la cime d’un sapin ou d’un jeune pin, et là, pendant le jour aussi bien que pendant les heures silencieuses de la nuit, lorsqu’il fait clair de lune, il fait entendre à certains intervalles son sifflement sonore et étendu. Il aime aussi à devancer l’aurore par ses chants ; en captivité, il continue de charmer l’homme par sa mélodie et ses allures enjouées ; il se nourrit de graines, de millet, de chanvre, d’avoine. Quelques-uns couvent en Canada, mais le plus grand nombre pense-t-on couve plus au nord. Pendant l’hiver, ils émigrent en Pennsylvanie où, au rapport de Wilson, on les rencontre en bandes nombreuses, sur les bords des endroits humides où croissent des aulnes ; ils s’y nourrissent des graines d’herbes, que l’humidité y fait croître.

Le mâle a le dos et les couvertures des ailes élégamment variés de noir, de bai, de cendré et de brun clair ; une barre blanche passe de la base de la mandibule supérieure au derrière de la tête ; deux autres barres de noir courent parallèlement à cette barre blanche ; au-dessus, on découvre une autre

  1. No. 349. — Zonotrichia albicollis. — Baird.
    Fringilla Pennsylvanica.Audubon.