Page:LeMoine - Ornithologie du Canada, 1ère partie, 1861.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lorsqu’une nation éminemment utilitaire et pratique comme l’est la république voisine[1] vote, par la voie de son Congrès, un million de piastres pour la publication, aux dépens de l’État, d’un ouvrage qui a trait en grande partie à l’histoire naturelle du pays, il est permis de chercher en cette science, une étude où l’utile l’emporte même sur l’agréable : il est également loisible de croire que si un peuple de calculateurs comme le peuple américain, consent à placer ainsi ses espèces pour l’avancement de la science, la connaissance et le développement des ressources de son territoire, c’est qu’après mûre réflexion, ce peuple intelligent en était venu à conclure que ce placement, tout vaste qu’il était, fructifierait au centuple.

Fort de cette double considération, l’auteur n’a pas craint de préconiser hautement une étude qui est en faveur dans toutes les grandes villes du nouveau monde et qui est de bon goût parmi les élus de la fortune et de l’intelligence.

Cet essai national par sa portée et son inspiration, sous quels auspices plus favorables pourrait-il paraître, que sous les vôtres, Sir Étienne Paschal Taché, vous un des aînés du peuple Canadien ; vous, qui naguère présidiez aux destinées de cette grande Province ; vous, enfin dont les succès, et les services rendus au pays, et sur le champ d’honneur et à la tribune, ont mérité de la Souveraine de ces contrées, une solennelle et royale consécration.

Vous me permettrez d’ajouter que, pour l’auteur, c’est plus qu’un hommage au mérite ; c’est aussi un devoir qu’il remplit, mais un devoir d’amitié ; car votre nom, Sir Étienne, s’associe

  1. Le professeur Baird, de Washington, nous écrivait récemment que le Congrès avait voté $1,000,000 pour la publication d’un rapport sur les productions naturelles, le climat et l’histoire naturelle de l’Amérique du Sud.