Page:LeMoine - Ornithologie du Canada, 1ère partie, 1861.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

ORNITHOLOGIE
DU
CANADA.




Si le spectacle de l’inépuisable variété de la nature dans le règne animal ; si l’agréable mêlé à l’utile dans ses combinaisons les plus enchanteresses ; si la contemplation de ce qui à la fois flatte la vue, charme l’ouïe, captive les sens, a été l’objet des études constantes de plusieurs des grands écrivains de l’ancien monde, le nouveau a également vu s’élever au sein de ces vastes forêts, près de ses cataractes retentissantes, des voix éloquentes qui ont célébré d’une manière non moins digne les merveilles des bois et des champs. Au front de la vieille Europe se groupent comme une auréole les noms des Lacépède, des Buffon, des Linnée, des Cuvier ; phares resplendissants de la pensée, destinés à guider dans les sciences naturelles les pas des générations à venir. L’Amérique a aussi, dans cette même carrière, ses privilégiés de l’intelligence, ses Wilson, ses Bonaparte[1], ses Agassiz, ses Audubon.

Avant d’entrer en matière, signalons une circonstance propre à augmenter pour nous, arrière-neveux de la France, nos sympathies pour l’étude de l’histoire naturelle ; c’est que, bien que la famille anglo-saxonne répandue sur les deux rives de l’Atlantique ait donné naissance aux Pennant, aux White, aux Wilson, aux Baird, aux Cassin, aux Lawrence et aux Brewer, hommes fort distingués d’ailleurs, néanmoins dans cette matière, les

  1. Fils de Lucien Bonaparte et Prince de Musignano.