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« Nous vîmes un jour aux Açores, dit Chateaubriand, une compagnie de sarcelles bleues que la lassitude contraignit de s’abattre sur un figuier. Cet arbre n’avait point de feuilles, mais il portait des fruits rouges enchaînés deux à deux comme des cristaux. Quand il fut couvert de cette nuée d’oiseaux qui laissaient pendre leurs ailes fatiguées, il offrit un spectacle singulier : les fruits paraissaient d’une pourpre éclatante sur les rameaux ombragés, tandis que l’arbre par un prodige, semblait avoir poussé tout à coup un feuillage d’azur. »

Quant aux Plongeons, Harles et Huards, ils sont peu communs — leur chair n’est pas recherchée. Ils couvent dans les îles du Nord du continent.



ADDENDA.



MŒURS DU GRAND-DUC D’APRÈS TOUSSENEL.

Nous avons déjà dit qu’il y avait dans l’Amérique septentrionale cinq variétés[1] du Grand Hibou à Cornes, dont deux variétés se montraient en Canada ; la plus commune est le Duc de Virginie ou Chat-Huant canadien ; l’autre, assez rare et qui n’a pas encore été suffisamment identifiée, est probablement celle que Baird décrit comme atlanticus.

Voici un tableau saisissant de l’espèce.

« À l’heure où le soleil fuyant sous l’horizon ne dispute plus que faiblement les champs de l’air à l’envahissement des ténèbres, où les urnes des fleurs versent à plus larges flots leurs parfums pénétrants, où la Grive jaseuse laisse choir sa dernière phrase de la cime aiguë du merisier… un hôlement formidable et qui semble s’arracher avec effort d’une poitrine humaine, retentit tout à coup dans la solitude des forêts. Rappelez vos esprits, ce n’est pas la réclame de détresse de quelque imprudent qui se noie, de quelque malheureux, qu’on égorge, c’est le chant d’al-

  1. Virginianus.
    Atlanticus.
    Pacificus.
    Arcticus.
    Magellanicus.