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AUTOUR DE LA MAISON

tentes ! C’est évident, nous sommes transfigurées. Il n’y aura pas de mauvaise première communion parmi nous !

Le soir, je suis à la maison. J’attends le train. Ma marraine va peut-être venir. Assise sur le pas de la porte, j’ose à peine remuer, un livre de prières ouvert sur mes genoux. Je suis muette sans être pourtant en extase. Au fond, je me sens si gaie que je sauterais de joie ! Mais en retraite, et quand, demain, Jésus doit entrer dans mon cœur, il ne faut pas parler, il faut être sage.

Le train arrive ; marraine ne vient pas ; je monte me coucher. Il est sept heures. Maman me regarde comme si j’étais déjà un petit saint ciboire ; elle m’embrasse, m’apprend une prière que je devrai réciter chaque soir. Je m’endors. Le lendemain, avant le jour, on m’éveille. Je me lève avec un empressement miraculeux ! On m’habille. Oh ! tout ce blanc, ces broderies, et le livre d’ivoire, et le chapelet de nacre ! Je suis heureuse ! En bas, je m’attriste un moment. J’aperçois des cadeaux, mais une erreur de distribution fait que quelqu’un de la maison a l’air de ne m’avoir rien donné, et en est un instant tout chagrin.

La première communion a lieu dans la chapelle du couvent, minuscule et dévotieuse,