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Page:LeNormand - Autour de la maison, 1916.djvu/16

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AUTOUR DE LA MAISON

Pourtant, non. On les reverra, dans le grand livre d’or, tu sais bien, Toto, où maman nous a dit que notre ange gardien inscrit nos… obéissances !


IV


« Tante Estelle, est-ce que c’est par là, Sainte-Mélanie ? — Oui, ma petite Michelle.

— Alors, Toto et Marie, c’est là qu’ils sont ?

— Oui, en face de toi, très loin. »

Je me berçais sur la galerie, en regardant l’horizon, qui était tout en paysages. Le soleil venait de se coucher. C’était l’heure où, chaque soir, on jouait au « but volé », mais j’étais seule. Il y avait, juste où le ciel touche à la terre, une mer rose, semée d’îles bleues, de montagnes bordées d’or. Les formes nuageuses changeaient d’aspect à tout instant, et dans ce mystérieux pays, j’apercevais, qui se profilaient, des vieilles maisons, des personnages en marche…

J’essayais de voir Toto et Marie !

Ils étaient là, au bout de la terre, devant moi. Tante Estelle l’avait dit.

Je m’ennuyais d’eux. Je voulais les voir. J’en rêvais. Mon Dieu, il me semblait que c’eût été tout simple de prendre le bac, de traverser la petite rivière qui me barrait la