Aller au contenu

Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[ 140 ]
LA PLUS BELLE

— Ah ! vous deux ! Avec votre Éternité bienheureuse !

— Protestez tant que vous voudrez. Le bonheur parfait n’existe tout de même pas en ce bas monde.

— Il est fugace, comme je vous le disais tout à l’heure.

Elles continuaient la discussion sous le halo d’un grand dôme jaune, dans la salle à manger, les coudes appuyés sur la table, buvant du thé.

Quand Lucette eut vidé sa tasse, elle la renversa sur la soucoupe, la tourna trois fois de la main gauche et annonça :

— Je vais me dire la bonne aventure…

— Où as-tu appris cela ?

— Au Sanatorium, de la cuisinière !

— Non !

— Je vous l’assure. Attendez.

Les petites feuilles de thé s’étaient groupées en hyéroglyphes. On voyait une route, de petits points et d’autres petits points qui tournaient autour d’un rond de porcelaine.

— Je ferai un voyage. J’aurai un « beau désir accompli, » — la servante appelait cela un réussi !… Si une personne devait être malade dans ma famille, je pourrais aussi me l’annoncer. Et une lettre, et de l’argent. C’est exactement tout ce