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Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/167

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CHOSE DU MONDE
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pousser à bout comme dans un jeu. Un rire intérieur animait ses yeux. Peu à peu elle perdit son sang-froid et, à son tour, discuta passionnément.

— Mais ma tante ne descend pas, observa Monique subitement. Ô mon Dieu, ajouta-t-elle, j’ai oublié de la prévenir de votre arrivée ! Elle se leva d’un bond.

— J’ai le temps, vous savez, mademoiselle. Je ne sais même pas votre nom.

— Monique.

— Mademoiselle Monique, c’est gentil de votre part de vous appeler ainsi.

— Mais je n’y suis pour rien.

— Vous exagérez. Vous étiez là. C’est vous qui avez inspiré le beau nom.

Il veut flirter, pensa Monique.

— Je préviens ma tante, car je suis pressée, vous savez ; ces meubles, c’est pour moi.

— Vous n’allez pas vous marier ?

— Peut-être !

Il eut l’air si désappointé qu’elle ajouta tout de suite :

— Mais non, je ne me marie pas. Ma tante déclare que je dois me marier cependant. Elle est de l’époque où une jeune fille de vingt ans sans prétendant était menacée de célibat. Elle