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Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/170

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LA PLUS BELLE

Stupéfaite de cette audacieuse pensée, elle s’arrêta, regarda longuement les arbres, le ciel, cette rue si bien connue et soudain étrange.


Le roman fut d’une rapidité foudroyante. Ils brûlèrent les étapes. Toutes les dates paraissaient trop éloignées à Maurice Longpré pour le mariage.

Les fiançailles eurent lieu à Noël. Ils se connaissaient exactement depuis cinq semaines.

Mais c’est fou, pensait Monique. A-t-on l’idée d’une vitesse pareille.

Elle se laissa tout de même entraîner.

Elle put choisir pour elle-même les fauteuils que sa tante avait trouvés trop chers. Maurice prétendit que dès le premier soir, il en avait ainsi décidé. La tante en achetait aussi, toute émue d’avoir été dans la destinée de Monique l’instrument de la Providence. Elle ne cachait pas qu’elle aurait préféré pour neveu un notaire, un avocat ou un médecin. Mais l’avenir appartenait aux industriels, après tout. Et tant de notaires s’enfuyaient avec les économies de leurs clients et de nos jours tant de médecins mouraient de faim, que ces professions en étaient quelque peu discréditées.

Monique suivit un cours d’art culinaire. « Il faut bien faire manger un mari, c’est très