dans la caboche des tout-petits. Sa science n’avait pas grande envergure, elle commençait au b-a-ba et n’allait pas plus loin que le Devoir du Chrétien.
Qu’importe, le petit Jules, avec toute son espièglerie, son intelligence prime-sautière, était déjà très avancé pour son âge ; il était non-seulement dans le b-a-ba, mais aussi assez familier avec le tracé des lignes droites, obliques et courbes et même dans la juxtaposition des lettres et l’alignement des mots pour que, à la reprise de la classe, après la vacance, le magister le jugea assez fort pour le faire monter jusqu’au Devoir du Chrétien.
Lire dans le Devoir à l’école du vieux L…, à cette époque, c’était grosse affaire ; il fallait être un enfant de grands talents.
Aussi, le petit Jules était-il fier d’annoncer à tout venant à la maison qu’après la vacance le maître lui avait dit qu’il lirait dans le Devoir.
Si l’humanité en faisait autant…
Dire tout simplement que le père était épris de son petit Jules, quelle indigence d’expression, en face de la réalité ! Il l’adorait ni plus ni moins, sans aveuglement cependant. Et, le petit Jules, avec toute l’exubérance de sa nature et une confiance sans bornes, lui rendait bien richement ce sentiment.
Aussi était-ce toujours grande fête à l’arrivée du père, retour de sa besogne. Jules accourait