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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/163

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TÊTES ET FIGURES

avait construit un manège qui fut dans la suite transformé en théâtre. Ce théâtre brûla accidentellement en juin 1846, et quarante-cinq personnes périrent dans cet incendie.

Vous voyez que la terrasse a aussi une chronique sinistre : plus de 93 victimes d’éboulis et 45 victimes des flammes.

Je m’arrête, car mes souvenirs m’entraîneraient trop loin.

Mes aimables hôtes protestèrent et me prièrent instamment de continuer.

Associez maintenant, repris-je, à cette radieuse beauté de nature, l’intérêt d’une chronique historique des plus attachantes, sans sortir de la terrasse et de son cadre merveilleux. Il n’est pas une maison, une rue, une ruelle, une dépression de terrain, un monticule, qui n’ait son histoire, qui n’ait été le théâtre d’une événement dramatique, héroïque. Ce coin de terre est grouillant de souvenirs de toutes sortes.

Puisque vous me priez très courtoisement de continuer, vais-je vous parler du Jardin du Fort, et ne serai-je pas obligé de vous dire quelques mots du « monument de Wolfe et Montcalm », symbole de l’enterrement de la hache de guerre entre deux nations diamétralement opposées et de caractères et de voies et moyens ?