La première fois qu’elle recouvra l’usage de sa raison, j’étais assis à ses côtés.
— Pourquoi, me dit-elle d’une voix mourante et en pleurant, m’avez-vous ramenée à la vie, lorsque vous n’avez pu sauver ce qui me rendait heureuse ?…
Quand, au bout de quelques jours, elle eut repris du calme et des forces, elle me remercia pour les soins dont je l’avais entourée, avec tant de douceur dans la voix que j’en fus troublé jusqu’au fond de l’âme. J’aurais préféré qu’elle m’eût adressé des reproches.
Six mois s’étaient déjà écoulés depuis la mort de son enfant.
Je continuais régulièrement mes visites.
C’est alors que je m’aperçus de mon état d’esprit et d’âme.
Un jour que j’arrivai chez elle comme d’habitude, je remarquai un certain embarras dans sa contenance. Au moment où j’allais m’enquérir s’il ne lui était pas survenu quelque désagrément dans la journée :
— Docteur, me dit-elle, vous ne m’avez pas encore envoyé votre note.