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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/175

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TÊTES ET FIGURES

— C’est vrai, fis-je gravement, et je crois que le compte est assez élevé.

— Peu importe, répliqua-t-elle, je puis bien ne pas avoir à ma disposition toute la somme qu’il vous faut, car je ne suis pas riche ; mais, avec un peu de temps, je vous promets d’acquitter intégralement vos honoraires.

— Il me faut être payé de suite, dis-je. C’est le tout que je réclame.

Elle pâlit.

— Le tout ? balbutia-t-elle.

Incapable de garder plus longtemps le masque :

— Oui, ma chère amie, répondis-je, c’est ainsi que je désire être payé de mes services professionnels. Vous m’avez dit que vous regardiez votre vie comme inutile au monde : Je l’ai sauvée. Dites-moi, aujourd’hui, voulez-vous me la donner ?

— Docteur, dit-elle, mais vous ne savez rien de ma vie, et vous ne vous en êtes jamais enquis.

— Ma chère amie, je n’en veux rien savoir ; je vous aime, et je ne veux rien autre chose que votre amour.

— Comme vous êtes bon et généreux ! murmura-t-elle.

Et ses deux mains se glissèrent doucement dans les miennes.