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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/192

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TÊTES ET FIGURES

— Non, fit Samuel Hickey. S’il vous plaît, restez ici… Vous me paraissez grande amie de Charles Bertrand…

— Grande amie, Monsieur Hickey. En effet, c’est assez vrai. Je vous avouerai que, de tous les employés, c’est le seul qui m’ait jusqu’ici manifesté du respect et de l’intérêt. Connaissant notre état de gêne, il a poussé la générosité jusqu’à nous ouvrir sa bourse. Je serais bien ingrate de ne pas lui tenir compte de tout cela. Que feriez-vous à ma place ?

— Et vous le récompensez, j’en suis sûr, hasarda cyniquement Hickey !

— Monsieur, fit Bessie, qu’entendez-vous par le récompenser ?

— Ah ! ma fille, repartit Hickey, vous êtes trop intelligente pour ne pas comprendre à mi-mot. D’ailleurs, ici, dans la maison et au dehors, on cause beaucoup de votre intimité avec Charles Bertrand.

— Monsieur le patron, interjeta Bessie, rien de plus difficile que d’arrêter la médisance. Même, en ce moment, pourquoi ne m’accuserait-on pas d’avoir un rendez-vous avec vous dans ce bureau ?

Pendant tout ce temps-là, Hickey s’était rapproché de la jeune fille, et, au moment où il essayait de la prendre par la taille, en lui disant :