Aller au contenu

Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
239
TÊTES ET FIGURES

instinctivement l’enfant serré dans ses deux bras.

La silhouette sombre d’un individu à la redingote boutonnée jusqu’au menton, tenant d’une main une lanterne sourde, se dressa devant elle.

— Allons, dit le personnage, venez-vous-en ! Ceci est contre les règles… Faut circuler…

Lise esquissa un sourire tout en cherchant à s’excuser.

— Très bien, répondit-elle, en essayant de prendre un air dégagé, et en levant les yeux sur le sergent-de-ville. Il lui parut être un brave homme.

— Je n’avais pas assurément l’idée de venir dormir ici, continua-t-elle. Je ne sais vraiment pas comment ça se fait. Comme de raison, il me faut rentrer à la maison.

— Certes oui, dit le sergent-de-ville un peu adouci par le ton d’évidente sincérité de la jeune femme et touché aussi malgré lui par son regard pathétique. Braquant à nouveau sa lanterne en plein sur elle :

— Est-ce un enfant que vous avez là, interrogea-t-il ?

— Oui, se hâta de répondre Lise d’un ton mêlé de fierté et de tendresse. Pauvre cher