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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/240

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TÊTES ET FIGURES

petit ! Il a été bien malade ; mais je pense que maintenant, il est beaucoup mieux qu’il était.

En même temps, encouragée par l’attitude bienveillante de l’agent de police, elle entrouvrit le châle pour lui faire voir le bébé, son trésor. Le brave gardien de la paix dut rapprocher sa lanterne et se pencha pour examiner de plus près la petite créature. Il eut à peine jeté les yeux sur l’enfant, qu’il fit un bond en arrière :

— Dieu me pardonne ! exclama-t-il, mais il est mort !…

— Mort ! s’écria Lise haletante d’angoisse et d’épouvante… Ah ! non !… Non !… Il n’est pas mort !… Ne dites pas ça !… Ah ! non ! Non !… ne dites pas ça ! Dieu de Dieu !… ça n’est pas possible ! Vous n’avez pas voulu dire ça ! Pour l’amour de Dieu, dites que ça n’est pas ce que vous avez voulu dire ! Non, il n’est pas mort !… il ne peut pas être mort, là, vraiment mort… Ah ! Ça n’est pas possible ! Oh ! mon bébé ! mon tout petit bébé, tu n’es pas mort !… dis, mon bébé, mon ange ! Pas mort, hein !…

Et, respirant à peine, les yeux effarés, elle tâtait les mains, les pieds, la figure du petit être, le couvrait de baisers, en l’appelant de mille petits noms de tendresse…

Hélas ! c’était en vain.