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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/36

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TÊTES ET FIGURES

C’est l’endroit le plus difficile de la navigation du fleuve en hiver du côté nord ; l’obstacle, comme vous le voyez, n’a rien de sérieux. Le même yatch a aussi pour mission de casser la glace qui peut se former entre les quais du port ; en sorte que l’accostage y est toujours facile.

— Tiens, fis-je en montrant du doigt une locomotive venant à toute vitesse, voici un autre train du « Quebec et Labrador ».

— Vous vous trompez, me dit le vieillard, ce que vous prenez pour la terre ferme est encore l’Île d’Orléans, et le train que vous voyez venir appartient au chemin de fer de ceinture de l’Île. Cette voie ferrée se relie à la terre ferme par un pont que l’on a jeté entre la pointe ouest de l’île, dite Sainte-Pétronille, baptisée ainsi par un ecclésiastique, l’abbé Verbist, prêtre belge, et la chûte Montmorency, sur la rive nord du bras nord du Saint-Laurent. Ce bras fut creusé il y a plusieurs années pour donner plus de facilité à la navigation océanique.

La nuit était venue. Mais depuis quelque temps, une clarté radieuse, que j’avais remarquée depuis notre passage au Cap-Tourmente, et qui enveloppait tout l’occident devant nous, se faisait de plus en plus intense.

— Nous approchons du port, m’observa le vieillard, et la clarté que vous avez dû remarquer et qui se propage jusqu’à quinze bons milles de la ville, n’est que le reflet du système