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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/81

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TÊTES ET FIGURES

Et de toutes parts, il fut applaudi. Et ceux qui, naguère, l’accablaient de sarcasmes, de calomnies, d’opprobres, s’écrièrent :

— Enfin, il est devenu comme l’un d’entre nous ; il s’est rangé du côté des idées modernes ; il est sorti des vieilles légendes et s’est débarrassé de toute sa friperie philosophique et morale !

Et, derechef, ces gens-là l’adulaient, l’encensaient et le fêtaient de toutes manières, en remplissant l’air d’acclamations enthousiastes, en son honneur.

Et le malheureux, grisé, étourdi, ébloui, devint bouffi de suffisance et d’orgueil ; son arrogance ne connut plus de mesure.

— Enfin, se dit-il, je suis arrivé au sommet de la gloire.

Mais l’ange, à ses côtés, le considérant avec tristesse :

— Hélas ! lui murmura-t-il, ce qui arrive est mal.

Lui, à la voix de l’ange, fit la sourde oreille, et, tournant le dos au messager divin, donna tête baissée dans tous les désordres, vices et folies du moment, oubliant tous ses serments, excepté les impulsions de sa nature mauvaise ; n’ayant plus souci d’autrui, il ne chercha plus que la satisfaction de ses propres convoitises.

Une femme, une gourgandine comme il y en a trop, appartenant au monde entier, toujours en