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que les professeurs arriveraient vite à recevoir tous les candidats. Les choses redeviendraient donc exactement ce qu’elles sont aujourd’hui.

Nous sommes loin de penser cependant que la campagne entreprise contre le baccalauréat ait été inutile. Elle a contribué à montrer aux moins clairvoyants ce que valent nos études classiques et c’est pourquoi nous n’avons pas jugé superflu de consacrer un chapitre à la question. Les examens du baccalauréat ont mis en évidence la pauvreté des résultats produits par les études classiques.

Ce baccalauréat si incriminé n’est en réalité qu’un effet et nullement une cause. Qu’on le maintienne ou qu’on le supprime, ou encore qu’on change son nom, cela ne changera en aucune façon les méthodes universitaires. S’il est remplacé par un certificat obtenu après un examen passé dans l’intérieur du lycée, le seul avantage sera de dispenser les professeurs de faire constater au public l’ignorance des élèves qu’ils ont formés.


§ 2. — L’OPINION DES UNIVERSITAIRES SUR LE BACCALAURÉAT


Bien que, de toute évidence, le baccalauréat ne soit pour rien dans l’état actuel de notre enseignement classique, la campagne menée contre lui a été des plus violentes et la violence s’est accentuée chez les créateurs mêmes des programmes actuels, tels que M. Lavisse. Ne pouvant s’en prendre à leurs méthodes et à leurs programmes, ce qui eût été s’en prendre à eux-mêmes, les universitaires accusent le baccalauréat et aucune injure ne lui est épargnée. M. Lavisse le qualifie de « malfaiteur ».