Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/337

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d’existence de chaque pays deviennent toujours davantage subordonnées à des lois générales que les relations commerciales et industrielles des peuples imposent.

N’ayant plus à espérer l’aide de la Providence bienveillante qui guidait jadis le cours des choses, l’homme moderne ne doit compter que sur lui-même pour trouver sa place dans la vie. Elle n’est pas marquée seulement par ce qu’il sait, mais surtout par ce qu’il peut.

Dans la phase d’évolution où la science et l’industrie ont conduit le monde, les qualités de caractère jouent un rôle de plus en plus prépondérant. L’initiative, la persévérance, le jugement, l’énergie, la volonté, la domination de soi-même sont des aptitudes sans lesquelles tous les dons de l’intelligence restent à peu près dénués d’efficacité. L’éducation seule peut les créer un peu quand l’hérédité ne les a pas données.

Nous avons vu combien est misérable notre éducation et à quel point cette dernière laisse l’homme désarmé dans la vie. Nous avons montré que notre instruction universitaire, à tous ses degrés, est plus misérable encore, puisqu’elle se borne à entasser dans la mémoire un chaos de choses inutiles destinées à être oubliées totalement quelques mois après l’examen.

Nous avons fait voir aussi combien seront illusoires nos projets de réforme tant que nos professeurs resteront ce qu’ils sont aujourd’hui.

Nos citations ont prouvé que, si les tristes résultats de notre enseignement éclatent à tous les yeux, les causes profondes de ces résultats demeurent généralement méconnues.

L’édifice entier de notre enseignement, de sa base à son sommet, serait à refaire. Ce livre a prouvé