Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/338

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pourquoi une telle tâche ne saurait être maintenant tentée. Tout ce que nous pouvons espérer, c’est de parvenir à utiliser le moins mal possible les éléments si défectueux que nous avons entre les mains. Un peu de bonne volonté y suffirait sans doute, mais à qui demander cette petite dose de bon vouloir devant la lourde indifférence de l’Université et du public pour toutes ces questions. Elles passionnent parfois un court instant, mais l’oubli les submerge bientôt.

Quoi qu’il en soit, j’ai terminé ma tâche. Elle devait se borner à éclairer une opinion très incertaine et très égarée aujourd’hui. C’est aux apôtres maintenant à agiter les foules, pour provoquer ces grands courants auxquels les institutions usées ne résistent guère. Il s’agit ici d’une œuvre qui ne peut rencontrer les hostilités d’aucun parti et qu’appuieront sûrement, un jour tous les partis. De son succès l’avenir de la France dépend. Ce grand pays, qui fut pendant longtemps un des phares de la civilisation, s’éloigne chaque jour du premier rang qu’il occupait jadis. Si notre Université ne change pas, il descendra bientôt à ce degré où une nation ne compte plus et devient la victime de tous les hasards.


FIN