Page:Le Bon - Psychologie politique et défense sociale.djvu/103

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Un grand nombre d’enseignements se dégagent de l’histoire des infructueuses tentatives accomplies pour modifier notre système d’éducation. Si les législateurs cherchaient quelquefois dans l’expérience, et non dans des intérêts immédiats, leurs mobiles d’action, ils y trouveraient une preuve nouvelle de l’inutilité des réformes accumulées constamment sans comprendre que l’âme d’une nation ne se refait pas avec des lois. Les lois, je le répète encore, sont efficaces lorsqu’elles expriment la mentalité d’un pays, mais elles ne la créent jamais.

Il faudra sans doute bien des revers économiques, bien des bouleversements, pour graver dans nos esprits ces notions fondamentales : que la science et l’industrie ont conduit le monde à une phase d’évolution où certaines facultés, jouent un rôle prépondérant dans la vie des peuples. Les futurs maîtres de la science, de l’industrie et du commerce seront des hommes possédant initiative, esprit d’observation, volonté, jugement et domination d’eux-mêmes. Voilà les qualités que nos méthodes officielles n’ont jamais encore essayé de nous inculquer.

Le président de l’enquête parlementaire sur l’éducation, monsieur Ribot, est arrivé à cette conclusion que notre enseignement est en grande partie responsable des maux de la société française. Je n’hésite pas à dire, après avoir longuement étudié la question, que notre Université est un des fléaux de la France.

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