Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/35

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modernes, au contraire, l’identification des uns avec les autres est chose quasi constante. Les exemples abondent qui en font foi. A l’île de Man, un homme franchit le seuil d’une salle où les fées banquetaient ; parmi les convives, il reconnaît des personnes de sa connaissance. L’une d’elles l’avertit charitablement de ne goûter à rien de ce qu’on pourra lui offrir, s’il ne veut s’exposer à ne jamais revoir sa demeure. Il se hâte de répandre sa coupe à terre et, à l’instant même, la salle, le festin, les gens assemblés, tout s’évanouit comme un mirage. La personne qui lui avait donné ce salutaire conseil était un mort[1]. En Irlande, la bean-sdhe[2] , cette mystérieuse annonciatrice du trépas, est indifféremment, selon les cas, une fée ou un fantôme, et les âmes errantes des parents morts sont parfois assimilées à des nains qui courent les routes, la nuit, en faisant de la musique[3]. Comme les fées, les défunts sont censés habiter des résidences souterraines[4] ; comme les fées, on les rencontre par les chemins, à cheval sur de fantastiques montures qui galopent à toute vitesse[5] . Le fer, qui protège


1. Rhys, Celtic folklore, p. 290.

2. Curtin, Tales of the fairies, p. 32.

3. Deeney, Peasant lore from Gaelic Ireland, p. 7.

4. G. Dottin, Contes irlandais, p. 64 ; cf. Annales de Bretagne, t. IX, p. 97  ; Larminie, West-Irish folktales and romances, p. 33.

5. G. Dottin, Contes et légendes d’Irlande, p. 18-19 ; cf. p. 27.

  1. Rhys, Celtic folklore, p. 290.
  2. Curtin, Tales of the fairies, p. 32.
  3. Deeney, Peasant lore from Gaelic Ireland, p. 7.
  4. G. Dottin, Contes irlandais, p. 64 ; cf. Annales de Bretagne, t. IX, p. 97  ; Larminie, West-Irish folktales and romances, p. 33.
  5. G. Dottin, Contes et légendes d’Irlande, p. 18-19 ; cf. p. 27.