Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/45

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— C’est la Pointe !

Des deux gardiens que j’allais avoir sous mes ordres, il n’y en avait qu’un de marié. Nous trouvâmes sa femme qui nous attendait dans l’enclos de la caserne. C’était une Ilienne de Sein, toute vêtue de noir, à mine sévère et d’humeur concentrée. Après qu’elle nous eut fait visiter notre logis, Adèle lui demanda de nous montrer au large le feu de Gorlébella.

— Suivez-moi, répondit la femme, mais assujettissez bien chacun de vos pas, car les sentiers sont glissants.

Nous nous enfonçâmes derrière elle dans la nuit. Tout en marchant, elle nous renseignait d’un ton bref :

— Ce bruit, sur notre gauche, c’est l’Enfer du Raz… Cette grève, au pied de la falaise, c’est la Baie des Trépassés…

L’Enfer ! Les Trépassés ! ces mots nous glaçaient, et il n’était pas jusqu’à cette femme en noir, dans tout le noir, tout