les grands ; mais vous êtes notre reine ; princesse, qu’ordonnez-vous ?
Lorsque les souverains entrent dans une ville, dit la reine, ils la dévastent et plongent dans l’humiliation les principaux habitans. C’est ainsi qu’ils agissent.
J’enverrai des présens[1], et j’attendrai la réponse.
Lorsque l’ambassadeur fut arrivé, Salomon lui dit : Pouvez-vous augmenter mes trésors ? Dieu m’a accordé des biens plus précieux que les vôtres. Gardez vos présens.
Retournez vers le peuple qui vous envoie. Nous irons l’attaquer avec une armée à laquelle il n’aura rien à opposer. Nous le chasserons de son pays, et les grands humiliés seront obligés de se soumettre.
Salomon adressant la parole aux chefs de ses troupes, leur dit : Qui de vous m’apportera le trône[2] de la reine avant que son peuple vienne se jeter à mes genoux ?
Ce sera moi, répondit Afrit, un des démons : Je t’en rendrai possesseur avant que tu te sois levé de ta place. Cette entreprise n’est point au-dessus de mes forces.
- ↑ Balcaise envoya à Salomon mille esclaves, cinq cents de chaque sexe, un grand nombre de plats d’or enrichis de pierres précieuses, du musc et de l’ambre. Gelaleddin.
- ↑ Gelaleddin nous fait une description pompeuse de ce trône fabuleux. Si l’on en croit cet auteur, il avait quatre-vingts coudées de long, quarante de large, et trente de haut. Il était composé d’or et d’argent. Une couronne de rubis et d’émeraudes régnait à l’entour. Les colonnes qui le soutenaient étaient faites des mêmes pierres précieuses. Il contenait sept appartemens où l’on entrait par sept portes.