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et large ceinture formant corsage et qui tenait lieu de corset.
Fin du XIVe siècle
Corset extérieur, soutenu et lacé devant
À l’époque de Jeanne d’Arc, la sublime pastoure lorraine, qui échangea son corsage de bure pour l’héroïque corselet d’acier, les femmes de qualité portaient une sorte de corsage cuirasse fait d’hermine ou de vair, très probablement issu de celui qui était en usage sous Charles V. Elles l’appelaient un « corps », un « corselet ». Il collait au buste et était entaillé sous les bras d’ouvertures que les moralistes farouches de l’époque, nous dit un auteur, qualifiaient « de bouches d’enfer » ! À la fin du xve siècle apparaît la basquine, sorte de corset fait de toile grossière munie d’un busc en bois ou en fer. Ces basquines étaient parfois soutenues par du fil de laiton. On les confectionnait même avec du cuir.

Pendant la Renaissance, les femmes portaient un vêtement appelé « corsetus », sorte de camisole ajustée à la taille, mais non encore pourvue de baleines. C’est vers ce temps que les Vénitiennes, par un caprice bizarre, imaginèrent le « busto » au moyen duquel elles s’ingéniaient à paraître plus majestueuses. Fait de coutil soutenu de baleines, ce « busto » n’avait pas encore pour but d’amincir la taille, mais de l’allonger démesurément jusqu’aux hanches, de telle sorte que les jambes, encore surexhaussées par des chaussures à hauts patins de bois, élevassent la taille en augmentant la stature.

D’Italie la mode passa en France. Le « busto » raidi et façonné, devient la « vasquine ». On raconte que pour l’entrevue du camp du Drap d’Or, les grandes dames serrèrent à tel point leur taille et se chargèrent d’une telle quantité de parures que plusieurs ne purent le soir se relever de leur siège et qu’on dut les dévêtir en hâte pour les faire revenir à elles.