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Que nos lectrices consentent donc à entendre ce qu’on leur a trop dissimulé jusqu’ici. Qu’elles acceptent des indications qu’elles pourraient suivre en tout état de cause. Il est nécessaire que la femme s’affranchisse définitivement d’une ignorance qu’elle paie trop cher ensuite. Courageusement, méthodiquement, entrons donc dans le vif de notre sujet. Au cours de notre examen, si nous devons toujours avoir présents à l’esprit les graves défectuosités, les méfaits bien connus et hautement critiqués du corset de toilette, nous devrons encore dénoncer — et c’est le point le plus délicat de notre tâche — les innombrables tares vertébrales et thoraciques observées dans la clientèle mondaine, chez un très grand nombre de personnes qu’on supposait douées au moins d’une plastique normale.

Écartant alors les subtilités de langage et les illusions dangereuses, nous confesserons que nos applications quotidiennes révèlent trop souvent de véritables déformations vertébro-thoraciques chez des femmes qui ont tout le temps de s’occuper d’elles-mêmes, de se soigner, et qui, observatrices superficielles, se croyaient absolument indemnes, bien faites même[1].

Or, ces constatations si fréquentes, si frappantes, devaient nous amener à fondre, à combiner les éléments techniques, complexes, puisés au cours de notre pratique professionnelle, et cela, pour en constituer la méthode génératrice d’une confection anatomo-physiologique du corset de toilette. Il était d’autant plus urgent d’aviser, que les dames restent à la merci d’habilleuses dont l’ignorance, l’obligeance ou le calcul s’ingénient à cacher la désagréable vérité.

Tout d’abord, le public féminin devait être averti, sérieusement renseigné. Puis, loin des procédés et des formes condamnables, on devait chercher, trouver un type rationnel adaptable à toutes les dispositions anatomo-plastiques féminines. Ces dispositions devaient restituer enfin au squelette et aux muscles du tronc, ainsi qu’aux organes internes, la plus large somme de liberté alliée à une hygiénique contention. À ce point de

  1. Nous ne publierons point ici une statistique qu’on pourrait taxer d’exagération. Nous y reviendrons plus loin dans un aperçu sur nos applications orthopédiques.