Aller au contenu

Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pable ! Si j’avais été juge, le seul acte dont j’eusse été capable eût été de rendre mon bonnet dès la première affaire. On a déjà assez de se diriger soi-même !

Et cependant, un athée logique ne devrait pas hésiter à appliquer toute la loi, en s’attachant seulement à le faire aussi correctement que le lui permettent les lumières de sa raison, et sans consulter aucunement une sentimentalité dangereuse.

Pour l’athée logique, il n’y a pas de principes au sens ordinaire du mot. Voici comment il doit raisonner :

Ma conscience morale est le résumé héréditaire des nécessités sociales qu’ont traversées mes ancêtres pendant de nombreuses générations ; à chaque époque, il y a eu des lois qui tenaient aux conditions réalisées dans les sociétés dont mes ascendants ont fait partie ; de ces lois, quelques-unes ont peu duré et n’ont laissé que peu ou pas de traces dans mon hérédité ; d’autres se sont conservées longtemps, et ont imprimé dans l’hérédité de ma race des traces ineffaçables. Ce sont ces traces que je retrouve en moi et que j’appelle ma conscience morale. Il n’y a pas de raison pour qu’elles soient encore d’une application avantageuse, puisque les conditions dans lesquelles vit la société actuelle sont différentes de celles qui ont créé les nécessités imprimées en moi avec un