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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/103

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caractère absolu. Il est probable cependant que, dans l’homme, qui a beaucoup changé, certains caractères fondamentaux sont demeurés les mêmes ; peut-être donc quelques-uns des principes qui forment mon sens moral sont-ils encore excellents ; mais en aucun cas je ne dois en tenir compte s’ils me donnent des ordres en contradiction avec les lois actuelles de mon pays.

D’ailleurs, ceux qui ont fait les lois de mon pays étaient des hommes comme moi ; ils avaient une conscience morale comme moi, et ils n’ont pas pu n’en pas tenir compte dans la mesure du possible au moment où ils ont élaboré ces lois. Je dois donc obéir aux lois, malgré les revendications possibles de ma conscience morale, résumé de particularités ancestrales qui, dans l’état social actuel, sont peut-être des erreurs.

Voilà comment doit raisonner un athée logique ; mais il est bien difficile d’être logique, je l’ai montré précédemment à propos de notre notion indestructible de verticale absolue. Nous avons la notion également indestructible de ce qui est bien et de ce qui est mal, de ce qui est juste et de ce qui est injuste, et, toutes les fois que nous sommes obligés d’agir contre notre sentiment inné de la justice, nous nous révoltons malgré nous.

Si l’athée pouvait être logique, il tirerait donc, de son athéisme, une grande simplification de la