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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/192

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force, comme dit Leibniz en maint endroit. »

Ainsi donc, pour M. Duhem qui veut ressusciter la physique de la qualité, les diverses formes de l’activité physique, qui sont unies les unes aux autres par des relations d’équivalence, contiennent quelque chose qui « a du rapport aux âmes », tandis que pour M. A. Gautier, les phénomènes de la pensée, « propres aux êtres doués de vie, n’ont pas d’équivalent mécanique ». Il est d’ailleurs facile de voir que M. Duhem, physicien qui se cantonne dans la physique, est parfaitement moniste au sens que j’ai défini plus haut, et serait amené, s’il allait jusqu’au bout de sa pensée, à admettre que « rien ne se passe qui soit connaissable à l’homme, sans que se modifie quelque chose qui est susceptible de mesure ». Au contraire, M. A. Gautier, biologiste, est franchement dualiste en admettant que les phénomènes de la pensée n’ont pas d’équivalent mécanique et, quoique connaissables à celui qui en est le siège, se produisent par conséquent sans que se modifie quelque chose qui soit susceptible de mesure. Ce sera toujours dans la biologie que nous trouverons le dualisme vrai, et cela est naturel, car il est né de l’observation de la vie ; toutes les entités statiques, appelées forces, et exploitées dans le domaine de la physique, ne sont que des notions anthropomorphiques transportées hors du domaine de la biologie où elles avaient pris naissance.