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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/193

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J’ai longuement étudié ailleurs[1] ces prétendues entités statiques que l’on appelle forces, et j’ai montré qu’elles sont calquées sur l’activité vitale de l’homme ; je n’y reviens donc pas ici, et je me contente de rappeler que ces forces ne se manifestent précisément à nous que par une modification de quelque chose de mesurable. Voici, au reste, comment je terminais dans ce précédent travail l’étude de ce premier point fondamental du dualisme.

« Rechercher s’il y a dualisme dans les phénomènes vitaux, cela revient à savoir si, dans un homme vivant, la pensée se produit sans correspondre à une dépense d’énergie chimique ou autre ; les dualistes le prétendent, mais comme ils n’ont jamais vu une âme penser sans être logée dans un corps, et que, d’autre part, le corps, pour rester vivant, doit consommer des aliments, il ne me semble pas que personne soit autorisé à dire que l’homme pense sans dépenser. Pour ma part, quand je pense, je me fatigue, et c’est là un phénomène chimique[2] ; je crois donc que la pensée correspond à un phénomène chimique, et qu’il y a équivalence entre de la pensée et du travail. Les dualistes le nient, c’est leur affaire, mais ils n’ont pas le droit de s’appuyer pour cela sur la physique de la qualité ; car toutes les « qualités » de la nature phy-

  1. Les Lois naturelles. Paris, F. Alcan.
  2. Qui se manifeste même par une modification des urines.