Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/208

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J’avais écrit le principe de l’Inertie en épigraphe d’un petit volume, Le déterminisme biologique et la personnalité consciente, ce qui était une manière d’affirmer la tendance monistique de l’ouvrage. La Revue des questions scientifiques de Louvain me l’a reproché en ces termes[1] : « Le principe d’inertie reçoit ici, il faut en convenir, une singulière application. Jusqu’ici il n’avait paru applicable qu’au monde inorganique ; et, s’il y avait à l’utiliser en matière de physiologie, il semble que la conséquence qui en découlerait logiquement, c’est que les êtres vivants sont mus par quelque chose autre que les agents purement matériels, puisque ceux-ci ne peuvent se mouvoir par eux-mêmes. » C’est bien là, n’est-il pas vrai, l’affirmation de ce que je disais tout à l’heure, que la notion de liberté est empruntée à l’observation des animaux, de même que la notion d’inertie est empruntée à l’observation des pierres, et les monistes prétendent seulement que nos ancêtres ont eu tort d’établir entre ces deux notions d’origine expérimentale une différence essentielle. Le critique de la Revue de Louvain ne niera sûrement pas, ce que tous les physiologistes ont établi péremptoirement, c’est que l’animal vivant n’existe pas par lui-même ; l’homme lui-même, le plus intéressant de tous, le plus convaincu de sa liberté absolue, n’est, au

  1. Numéro du 20 avril 1897, p. 455.