Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/227

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dance absolue entre le langage de la théorie et le langage « humain ». Je le sais, M. Le Dantec ne redoute pas cette objection ; il la prévient, et tout son livre des Influences ancestrales est pour la développer ; lui-même, quand il lui arrive d’employer une expression finaliste, métaphysique, se reprend, et en tire avec une habileté de virtuose, une confirmation de sa théorie ; on ne se refait pas en un jour une mentalité. Par exemple, pas de concessions sur le terrain des idées, et c’est un spectacle curieux de voir avec quelle sérénité, j’allais dire avec quelle bonne grâce, M. Le Dantec congédie ces entités métaphysiques qui s’appellent l’âme, la liberté, la responsabilité, l’art, le désintéressement. »

J’avoue en effet que le langage du monisme, poussé jusqu’à ses dernières conséquences, est tout à fait différent du langage courant, qui est individualiste et dualiste ; mais ce n’est pas une raison, parce qu’une erreur est accréditée depuis longtemps, pour que sa valeur scientifique soit établie ; je l’ai déjà fait remarquer à plusieurs reprises, il est vraisemblable que, dans la fabrication évolutive de l’homme social actuel, beaucoup d’erreurs ont joué un rôle aussi important que certaines vérités ; elles font partie aujourd’hui de notre bagage constitutif ; les unes sont même probablement entrées dans notre hérédité propre ; de celles-là nous ne pouvons guère songer à nous