Quoi qu’ayant déjà traité cette question dans la deuxième partie de ce livre, je dois montrer en toute sincérité le bien fondé, au point de vue social, de l’objection faite à « mon[1] » monisme par la Revue des Pères de la Compagnie de Jésus. Que deviennent, dans la théorie moniste, les notions de but, de responsabilité, de mérite, de justice, toutes notions qui sont exploitées par chacun de nous, dans les moindres actes de la vie quotidienne ? La réponse à ces questions est analogue à celle que j’ai faite précédemment à propos de la liberté absolue. L’homme n’est pas libre au sens absolu du mot, en ce sens que, pour les monistes du moins, il ne peut y avoir en lui de raison d’agir indépendante de la variation de choses qui sont susceptibles de mesure ; l’activité de l’homme ne réside pas dans l’homme même, mais résulte de réactions entre le corps de l’homme et les agents localisés dans le milieu qui l’entoure ; il n’y a donc pas de liberté absolue chez l’homme ; mais, dans une troupe d’hommes, chacun agit à chaque instant pour des raisons qui sont en lui et qui sont connues de lui seul ; cela suffit pour que, au point de vue social, il soit considéré comme
- ↑ Ce monisme n’est « mien » que parce que j’ai été jusqu’au bout des conclusions qu’il faut en tirer.