Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/232

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un leurre. Mais l’homme est un animal social, et ceci depuis un nombre immense de générations, c’est-à-dire que les conditions de la lutte pour l’existence sont différentes pour lui, suivant qu’il s’agit de ses congénères ou des animaux d’espèce différente ; j’ai essayé de montrer dans Les Influences ancestrales[1] comment notre conscience morale actuelle résulte d’une vie sociale prolongée. Cette conscience morale, qui répond à des particularités de structure de notre cerveau, contribue à nous dicter notre conduite dans beaucoup de cas, c’est-à-dire qu’elle fait partie des centres nerveux où s’élaborent nos « déterminations d’agir ». Elle est d’ailleurs d’une importance très variable chez les divers individus de notre espèce, comme nous avons vu précédemment que c’était le cas également pour la volonté.

La question suivante se pose donc au sujet de la valeur sociale du monisme. Est-il préférable que l’homme considère comme des principes éternels, accompagnés d’une sanction pénale, les ordres que lui donne sa conscience morale, ou bien qu’il sache que ce sont là des résidus héréditaires, provenant d’une époque disparue, et peut-être contraires aux conditions actuelles de la vie humaine ? Je n’ai pas une compétence suffisante pour résoudre cette question sociale. Il me semble

  1. Op. cit.