Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/27

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personnelle. Une leçon de Giard fit éclore mon sens critique et me donna horreur de l’autorité ; brusquement je compris que je m’étais reproché sans raison de ne pas penser comme les autres, et je résolus de chercher par moi-même ; mais je conservai quelque temps encore ma timidité primitive ; elle est bien passée aujourd’hui, trop peut-être, et l’on pensera probablement que Giard m’a rendu là un mauvais service.

Naturellement, mon athéisme fondamental dirigea mes études. L’existence de Dieu n’expliquait rien pour moi, puisque je ne trouvais aucun sens à cette formule ; je recherchai donc de préférence les explications que l’on appelle matérialistes ; l’âme m’était aussi étrangère que Dieu ; c’était pour moi un mot cachant une erreur.

L’illustre Metchnikoff vint s’installer au laboratoire de Pasteur, au moment même où j’y étais nommé préparateur ; il était alors rempli de l’idée de la phagocytose, idée qu’il avait tirée de la zoologie et de l’embryologie, mais qui l’amena à abandonner ces deux sciences pour la pathologie ; il me confia l’étude du phénomène correspondant chez les protozoaires, la digestion intracellulaire des proies capturées par ces petits animaux, dont quelques-uns, masses de gelée informe, représentent la vie sous son aspect le plus rudimentaire. Je trompai l’attente du savant russe, et négligeai immédiatement le côté pratique des études pour