Aller au contenu

Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/273

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et ses mouvements, il devient capable de reconnaître et de saisir une proie, de s’assimiler ce qui n’est pas lui. Non seulement la mémoire s’est créée, la mémoire consciente, mais aussi l’habitude, qui est comme une mémoire inconsciente. Et cette habitude a pénétré et modifié si profondément l’être vivant qu’elle se transmet à ses descendants : ceux-ci retrouveront rapidement ce que savait l’ancêtre et ils l’accroîtront quelquefois. Pourquoi voulez-vous que la pensée elle-même ne soit pour rien dans tout ce travail, que vous sentez bien que je suis incapable d’analyser, mais où je soupçonne une prodigieuse activité, une activité toute différente de ce que je connais des phénomènes mécaniques ou physico-chimiques ? Je ne dis pas que ce travail soit indépendant de ces phénomènes ; je ne sais s’il y a deux choses indépendantes ; mais s’il est lié à de pareils phénomènes, ces derniers ont un tout autre caractère que ce que nous entendons en les nommant. N’ayant jamais su, même très jeune, ce qu’est une substance, je n’irai pas vous dire que je regarde la pensée comme étant une substance distincte. Il ne me gêne nullement que vous l’appeliez matière, force, mouvement cérébral, ou d’un autre nom, pourvu que ce ne soit pas « épiphénomène ». Il ne me choque pas qu’on cherche à réaliser la vie dans un laboratoire ; ce n’est pas, toutefois, un bon sujet de thèse pour les débutants. Admettons