Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/31

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nité, depuis Bacon jusqu’à Descartes, même par Voltaire ! donc…

Au lieu de me défendre d’être athée, j’avoue sans honte que je le suis, et je prétends montrer que cela ne m’empêche pas d’être logique ; je ne ferai pas autre chose dans ce livre, dont je dirai seulement, comme fit Montaigne, que c’est « un livre de bonne foy » ; cela ne voudra pas dire que c’est un bon livre ; je le donne pour ce qu’il vaut.

Évidemment, la foi est plus commode. Il est très difficile de se débrouiller au milieu du chaos des phénomènes, si l’on renonce à une synthèse adéquate à l’esprit humain, calquée dessus, faite à sa mesure. Mais, n’est pas croyant qui veut ! J’ai été obligé, ne pouvant être croyant, de faire de grands efforts pour me raconter les choses d’une manière convenable : j’y ai du moins pris beaucoup de plaisir, et cela n’est pas vain ; j’ai été payé de ma peine.

On me dira aussi que le moment est mal choisi pour publier, en France, une profession de foi d’athéisme ; il n’est pas élégant de se mettre du côté du manche ; mais, anticléricalisme ne signifie pas athéisme, et je m’attends à être désapprouvé par la grande majorité de mes concitoyens ; à notre époque, quoi qu’on dise, il existe une infime minorité d’athées. En admettant même que j’aie été assez peu désintéressé pour m’attendre à être récompensé d’avoir écrit suivant ma conscience,