Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/59

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personnalité, et, d’une manière générale de toutes les entités qu’a fournies à l’homme la narration synthétique de son activité individuelle. En d’autres termes, le déterminisme me conduit à la négation de l’existence de tous les attributs au moyen desquels l’homme a construit Dieu ; je serais vraiment illogique si j’inventais un Dieu pour expliquer ce même déterminisme qui m’a conduit à nier Dieu ! Ceux qui ont les mêmes raisons que moi de répondre, comme je l’ai fait dans les pages précédentes, à toutes les preuves déjà passées en revue, doivent prendre devant la constatation du déterminisme, la position d’agnostiques.

Pourquoi ces lois existent-elles ? Je ne sais pas. Je constate qu’elles existent, je les étudie et je m’en sers dans la lutte pour l’existence ; voilà tout. L’admiration que j’ai pour ces lois est un reste héréditaire du caractère imprimé dans le cerveau de mes ancêtres par leurs croyances théologiques explicatives. Le fait que le pourquoi se pose en moi, n’implique pas l’existence d’un parce que qui me soit accessible. Voilà encore une particularité innée de mon cerveau, dont je dois me défier comme de la verticale absolue ; elle n’est pas la seule ! D’autres hommes, faits autrement que moi, croient volontiers à l’âme, à la liberté, etc., et sont satisfaits lorsqu’ils expliquent le déterminisme (c’est à quoi se réduit aujourd’hui l’harmonie universelle) en disant qu’il existe un