qui nous garnit la motte, se couler par force entre
nos cuisses, et en nous empoignant à belles mains
par les fesses, nous tirer à eux, malgré notre résistance ;
ensuite, pour tout service, ils tirent un
bâton de chair, gros, long et bien tendu, et nous
le plantent au bas du ventre, tandis que la nature
obéit en nous malgré nos refus, et est toujours
prompte à le recevoir. Voilà où aboutissent et se
terminent tant de soupirs ; sitôt qu’ils ont achevé
la besogne et qu’ils n’en peuvent plus, on voit ce
grand amour qui s’en va, s’éteint et ne reprend sa
force et sa vigueur qu’à mesure que l’envie de
recommencer revient. Il arrive de là que ceux qui
sont le moins en état de faire cela à une fille sont
ordinairement des amoureux transis. Il est
étrange que la plupart des filles qui aiment si
constamment et qui croient leur amour fondé sur
la vertu ne sachent pas elles-mêmes à quoi tend
cette passion ; elles jureraient bien que leurs désirs
ont une fin plus noble et plus honnête, mais
cependant, quand elles en viennent au fait, on
leur fait prouver le contraire.
— Certes, ma cousine, dit Fanchette, je ne m’étonne plus que vous soyez si habile dans les plaisirs de l’amour, puisque vous savez si bien en