Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 109 —

— C’est, continua Suzanne, qu’ils n’ont pas le plaisir dans la tête et que toute leur joie est aux parties génitales ; c’est que l’âme est attirée dans le bas par la force du plaisir et comme arrachée de son siège par la grande attention qu’elle porte à cette union, ce qui fait qu’elle ne pense plus à elle, laisse vides et dégarnis les lieux où elle a coutume d’exercer les fonctions de la raison, or où elle ne raisonne plus elle ne peut rire, car c’est une de ses propriétés ; pour preuve de cela, c’est qu’au commencement que cette idée passe, l’on éprouve une certaine langueur et assoupissement des sens dans toute la tête, qui est une marque de la privation de l’âme.

— Ma cousine, dit Fanchette, cela est trop relevé pour moi, et j’aimerais beaucoup mieux que vous me disiez maintenant pourquoi les hommes, quand ils ne peuvent nous mettre le membre viril au trou velu se plaisent à nous le mettre entre les cuisses, les fesses, les tetons, dans la main, et vont même quelquefois jusqu’à nous en saluer le visage et le tour du menton ; certainement, il doit y avoir en cela une espèce d’aveuglement d’amour.

— C’est bien dit, répondit Suzanne, car l’amour, qui est aveugle et ne se soucie de rien, pourvu